À Marseille, transformer un bidonville en sas d’insertion

Depuis 2018 à Marseille, Architectes Sans Frontières porte un projet expérimental : plutôt que d’expulser les Roms vivant sur le site des Aciéries, la préfecture laisse le temps aux associations de travailler à leur insertion dans la société. En concertation avec les résidents de cette ancienne savonnerie, des étudiants de l'école d'architecture Paris-Belleville ont ainsi construit à l’été 2019 un bâtiment dédié aux sanitaires dont la gestion est confiée à l’association d'habitants vivant ici. Reportage au cœur de ce chantier expérimental, qui indique autant de solutions qu’il pose de nouvelles questions.

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Une soixantaine de personnes Roms vivent dans le bidonville des Aciéries, depuis trois ans.
Construite à l'été 2019, la salle d’eau Lava’Blah a fédéré de nombreuses associations : Architectes Sans Frontières (ASF), Actes & Cités, l’école d’architecture de Paris-Belleville, Yes We Camp et l’association Just. Le chantier a bénéficié d’un financement participatif via la plateforme Les Petites Pierres (Fondation l’Abbé Pierre) d'un montant de 9 315 €.
Le projet s’inscrit dans un programme plus large de stabilisation du bidonville et d’autonomisation des habitants. En 2018, accompagnés par ASF, les habitants du bidonville ont créé une association, Les Roses des Aciéries, afin d’entamer des démarches administratives, comme l’ouverture d’un compteur d’électricité. L’association permet également d’amorcer un processus démocratique dans un contexte communautaire traditionnel, afin que le chef ne soit plus le seul à décider.