Julie Chabaud : « piloter sa vie par le sens »

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Julie Chabaud pilote avec les acteurs locaux de la Gironde l'accélération des transitions en s’appuyant sur un laboratoire d’innovation territoriale : le Labo'M21/LaBase.
©© David Tardé

Responsable de la mission Agenda 21 et du Labo'M21/LaBase au Département de la Gironde, Julie Chabaud se retrouve dans le projet de l’École de la Transition écologique. Lire également l’article « ETRE pour se former par les chemins », dont ce texte est le rebond dans le numéro 5 de la revue Visions solidaires pour demain.

La transition est un leitmotiv de l’action de Julie Chabaud. Aussi, la démarche de l’École de la Transition écologique (ETRE) lui parle : « Pour des publics qui ont du mal à se connecter à ce qu’on leur propose, en particulier des jeunes en décrochage, prévoir un “raccrochage” sur la base du monde tel qu’il est, intégrant les transitions à mener, c’est comme un pilotage de sa vie par le sens. » Le programme LaBase compte quatre axes : proximité, simplification, inclusion et planète, ce dernier portant notamment sur les questions de développement durable, de transition et de résilience territoriale. « Derrière ces axes, il y a aussi une capacitation transverse, que résume la formule “se transformer pour transformer”, ajoute-elle, parce que, pour agir, il faut se transformer à titre individuel, transorganisationnel et aussi au niveau de l’organisation territoriale. »

Mettre les jeunes en situation de capacité

Redynamiser des jeunes un peu perdus, leur donner la possibilité d’atterrir, les mettre en situation de capacité, les projeter dans notre réel, hors des vieux codes, cela rejoint l’action de LaBase dans un département mi-urbain, mi-rural. « Sur les territoires ruraux, nous travaillons sur des projets alimentaires, d’économie sociale et solidaire, culturels, agriculturels, etc. Pour éviter les décrochages ou la fracture territoriale, nous agissons notamment sur ce qui met les jeunes en situation de fragilité, comme la question de la mobilité, avec du prêt de scooter et des plateformes de mobilité. Il y a aussi l’insertion par l’activité économique, les chantiers-écoles, les clauses sociales dans les marchés publics… ».

« Do-it-yourself together »

« Je pense que les écoles de la transition doivent aussi s’inscrire dans des écosystèmes territoriaux en transition. Parce que l’on ne pense plus l’activité de la manière dont on envisageait les emplois de papa ou de papy », poursuit-elle, citant l’exemple d’une association visant les mêmes publics que ETRE, avec des intentions proches : Osons Ici et Maintenant. Celle-ci mène notamment un projet « 100% Transition », pour expérimenter sur huit territoires français un parcours d’accompagnement de la remobilisation vers l’inclusion durable, principalement dans les métiers de la transition écologique et sociale, pour 300 jeunes. Elle a aussi un programme innovant de service civique d’initiatives, dans lequel c’est le jeune qui propose l’action qu’il imagine. « La pandémie nous a montré que nous sommes tous fragiles, conclut-elle. C’est l’occasion de réfléchir plus largement pour tous au “do-it-yourself together”. »