Dossier / L’aide aux acteurs sociaux

Oslo soup : une soupe populaire et solidaire

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Le micro financement au service de la démocratie participative et de la solidarité locale : c’est le défi lancé par oslo soup. Moyennant une somme modique pour un repas débat, les habitants d’Oslo, en Norvège, peuvent choisir, par leur vote, des projets qui les concernent directement et dont ils ont le sentiment qu’ils servent le « bien commun ». Les sommes récoltées sont ensuite reversées au porteur de projet ayant emporté la majorité des suffrages.

« Ici, nous vivons l’expérience du micro-financement solidaire ! » En ces quelques mots, Lo Karlsen résume la philosophie d’oslo soup, le projet qu’elle a créé en 2016. Prenant modèle sur une expérience similaire de 2010, initiée à Détroit, oslo soup établi à Oslo en Norvège, promeut des initiatives locales via un micro financement s’appuyant sur le crowdfunding.

Avec ses amies et cofondatrices, Tara, Giulia et Janine, Lo souhaitait en effet capturer l'esprit solidaire qui irrigue la ville d’Oslo. Après un temps de réflexion, leur choix s’est porté sur ce concept dédié à l’action sociale et à la convivialité. Le premier de ce type en Scandinavie.

4 minutes chrono pour que chacun présente son projet

Le principe d’oslo soup est simple : afin de soutenir les initiatives locales, une collecte de fond est organisée trois fois par an autour d’un repas, dans un bar hôte. Les projets y sont présentés par leurs porteurs. Quatre projets sont présentés à chaque session, devant un « corps électoral » composé des habitants du quartier. Ici, ni censure ni sélection à l’entrée. Chacun est libre de venir présenter son projet. Les domaines abordés sont divers : art, agriculture urbaine, justice sociale, entrepreneuriat social ou encore éducation.

La séance commence par la présentation des différents projets. Les porteurs de projet interviennent à tour de rôle. Au micro et sans diaporama ! Quatre petites minutes pour convaincre. Le porteur répond ensuite aux questions de l'auditoire. Une fois les présentations faites,  le public reçoit de la soupe, du pain, des gâteaux et un bulletin de vote, moyennant un don suggéré de 50 couronnes norvégiennes, soit environ 5 euros.

Les participants parlent, débattent, vivement parfois, puis votent pour sélectionner le projet qui leur a plu. A la fin de la journée, les organisateurs comptabilisent les bulletins de vote. Le vainqueur empoche la mise : l'argent récolté en début de soirée. Une somme d’au minimum 500 euros. De quoi commencer à développer son idée…

Une diversité de projets participatifs

Le point commun entre toutes ces initiatives est l’impact positif qu’elles se doivent d’induire pour ceux qui se réunissent autour de la soupe et votent, et plus largement pour leur quartier, leur ville, la planète. Cette démocratie participative locale est un moyen de réunir les bénévoles en charge de la cuisine et de l’organisation, les entreprises mécènes et les porteurs d’innovations, de susciter des discussions et d'impliquer chacun dans la vie de la communauté.

Si selon Lo Karlsen, « chaque projet est amusant et enrichissant », le dénominateur commun  demeure la diversité d’approches. Une spécificité qu’illustrent les  projets  vainqueurs de 2017 et de 2016. Il peut  ainsi s’agir d’aide  aux démunis : Kulmis Social Enterprise organise par exemple des cours de couture pour insérer des femmes immigrées, tandis que Greenspace Initiative va réaliser un jardin potager dans un centre d’asile pour réfugiés. Quant à Norske Sanger Prosjekt, il mettra en place une chorale reprenant des chants traditionnels norvégiens pour faire connaître, via la musique,  la culture locale aux immigrés.

L’environnement est lui aussi au cœur des initiatives. Oslofjord se propose ainsi d’éditer une série de catalogues illustrés de tout ce que l‘on trouve de déchets plastiques moulés, transformés par le soleil et les eaux dans le fjord d’Oslo. Puis d’aller le nettoyer en compagnie des habitants ! Son initiatrice, Jessica Williams, souhaite en effet sensibiliser ses concitoyens sur l’invasion des littoraux.

Un succès croissant

Fashion Good, le projet lauréat de la styliste Deborah Cardoso, a quant à lui une dimension sociale marquée. Il s’agit cette fois d’intervenir dans les centres de traitement de l’obésité pour rendre confiance aux résidents, souvent complexés, grâce à la mode et à un vêtement adapté.

Le succès qu’a rencontré oslo soup lors de sa première session en avril 2016 ne s’est pas démenti. Le public est toujours plus nombreux : la barre de la centaine de participants a été franchie en avril 2017. Cette nouvelle affluence ainsi que l’addition d’une loterie augmentent la somme de la cagnotte. Deux nouvelles recrues ont aussi rejoint Tara, Giulia et Janine au comité d’organisation : Leeanne et Margot.

Ensemble, les organisatrices d’oslo soup et leurs soutiens démontrent qu’il est possible de vivre autrement la citoyenneté. D’insuffler une énergie nouvelle aux décisions locales. Tout cela pour le prix d’un bon repas et d’une franche rigolade. Prochain rendez-vous en août 2017.

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Quatre petites minutes pour convaincre. Le porteur répond ensuite aux questions de l'auditoire. Une fois les présentations faites, le public reçoit de la soupe, du pain, des gâteaux et un bulletin de vote, moyennant un don suggéré de 50 couronnes norvégiennes, soit environ 5 euros. Et le vainqueur empoche la mise au minimum 500 euros. De quoi commencer à développer son idée…