L’association Adda (« AujourD’hui restaurons DemAin ») bâtit patiemment un réseau citoyen depuis huit ans : elle compte en 2016 plus de 300 membres, qui partagent et échangent pour transformer la vie au quotidien.
En 2008, un couple de Nantais souhaitant agir concrètement face aux périls environnementaux ouvrait une petite épicerie alternative, sans but lucratif. L’alimentation étant considérée comme un instrument privilégié pour une prise de conscience et une évolution des comportements, on y proposa d’abord quelques classiques de la décroissance : des paniers de fruits et légumes bio, remplis par les petits producteurs locaux, ainsi que des repas gratuits élaborés à partir d’invendus récupérés au Marché d’intérêt national – équivalent de Rungis dans la région… Depuis, l’Adda (pour « AujourD’hui restaurons DemAin »), l’association qui gère le lieu, a élargi ses horizons.
Des initiatives bénévoles pour créer des liens de proximité
Parmi les 300 membres actuels se côtoient « bobos » et chômeurs, retraités et jeunes travailleurs, précaires et militants, qui s’efforcent de construire ensemble un « réseau citoyen » de proximité. À travers des actions modestes mais concrètes, on tente ici, patiemment, de créer du lien et de transformer le quotidien. Les initiatives bénévoles se multiplient. Le local s’ouvre, au gré des énergies, pour mutualiser savoir et savoir-faire, développer des projets, s’échanger des conseils. Résultat : aujourd’hui, l’Adda est bien une plus qu’une épicerie solidaire. Son réseau comprend en effet également des jardins communautaires, des repas partagés, de la finance solidaire, des ateliers de réparation et de revalorisation d’appareils divers, du troc de vêtements, des échanges d’outils, etc.
Adapter le prix de chaque panier ou service aux moyens de chacun
Humanisme et solidarité sont ici des valeurs centrales, qui se manifestent en particulier par le soutien à des personnes fragiles ou en situation d’exclusion : les prix des paniers sont adaptés aux moyens de chacun, les plus démunis peuvent venir manger gratuitement, ou suivre des formations…
« Penser global, agir local »
Enfin l’association s’inscrit dans le mouvement dit de « glocalisation » – « penser global, agir local ». L’Adda multiplie en effet les partenariats avec des petits producteurs de la région, mais également avec d’autres associations œuvrant sur les mêmes problématiques : sensibilisation aux questions environnementales et de changement de type de consommation, circuits courts, économies d’énergie, solidarité sociale au sens large, etc. Elle est aussi membre de trois réseaux importants : l’un international, les Amis de la Terre, qui compte un million et demi de membres présents dans 72 pays ; les deux autres régionaux, d’une part Ecopole, qui regroupe des associations, des entreprises, des collectivités et des particuliers agissant pour l'environnement et le développement durable dans l'agglomération nantaise, d’autre part Compostri, qui aide les habitants de Nantes Métropole à mettre en place du compostage partagé.