Blue Birds : de 7 à 97 ans, la photo pour se redonner confiance

Créée en 2019 par Delphine Blast, l’association Blue Birds propose des ateliers de photographie et d'éducation à l'image. Qu’il s’agisse de jeunes publics en difficulté, de primo arrivants ou de résidents en EHPAD, la méthode est la même : leur redonner confiance et affiner le regard qu'ils portent sur eux-mêmes comme sur le monde. Reportage.

 

 

« Si je laisse la fenêtre derrière moi, qu'est-ce qui va se passer ? », interroge Delphine Blast. Christine hésite : « On va être à contre-jour ? »…  « Exactement. Alors qu'est-ce qu'on fait à ce moment là ? », « Heu... Je me déplace ici ? »… « Voilà, très bien. Déplacez-vous pour que je sois dans la lumière. » Nous sommes dans la chambre de Christine, à l'EHPAD de la Rose May à Marcq-en-Barœul. Cet établissement privé à but non lucratif fait partie du groupe UGECAM (Union pour la gestion des établissements de caisses d'assurance maladie), fort de quinze établissements similaires dans ce département du Nord de la France, accueillant des personnes âgées qui présentent des dépendances physiques ou psychiques. Delphine Blast, la créatrice de l'association Blue Birds, y passe une semaine pour proposer aux résidents des ateliers de photographie. Suivant ses conseils, Christine se déplace par petits pas, finit par trouver une position satisfaisante près de la fenêtre et réalise plusieurs clichés. « Vous voyez, s'exclame Delphine, vous y arrivez finalement ! » Christine laisse échapper de petits rires entre deux soupirs de soulagement. Elle, qui hier n'osait pas tenir l'appareil toute seule de peur de l'abimer, semble aujourd'hui très contente de ses progrès : « De toute façon, si on n’essaie pas on ne saura jamais », dit-elle avec un grand sourire.

 

 

Delphine crée Blue Birds en avril 2019. Son objectif : « redonner confiance en soi aux personnes en marge de la société au sens large, à travers la photographie ». Elle travaille d’abord en Île-de-France avec de jeunes publics en zone prioritaire d'éducation ou des mineurs non accompagnés, et réalise également des ateliers avec des enfants d'une communauté au Mexique. Mais lors du premier confinement, elle voit un reportage télévisé traitant de l'impact du Covid-19 sur la solitude des personnes âgées au sein des EHPAD. Émue par le témoignage d'une résidente qui pleure parce qu'elle ne peut plus aller voir sa voisine de chambre, elle décide d'y intervenir. « Au début, je voulais faire un reportage photo sur les résidents, puis je me suis dit qu'il fallait aussi leur donner un appareil photo, qu'ils racontent ce qu'ils vivent. » Quelques semaines plus tard, elle fait une première session d'ateliers dans l'EHPAD Isabeau à Roubaix, et y prend conscience de l'intérêt thérapeutique de sa démarche.

 

 

Nous sommes en février 2021, et malgré la pandémie qui hante les esprits, l'ambiance reste bon enfant à l’EHPAD de la Rose May, dont Rémi est l’un des responsables. Grâce à son intervention à Roubaix, Delphine lui a été recommandée, et Rémi a tout de suite été intéressé par l'initiative. Animateur ici depuis dix-huit ans, il est en perpétuelle recherche d'activités à proposer pour se renouveler et toucher un maximum de personnes. « Parfois, dit-il, il faut jusqu’à trois ans pour qu'un résident accepte une activité. Je ne les force jamais. Petit à petit, on arrive à les connaître et à bâtir quelque chose avec eux. »

Dix résidents de La rose May ont accepté d'essayer l'atelier photo cette semaine. Pour Delphine, le travail en EHPAD se construit essentiellement au cas par cas : chaque jour elle se rend auprès de chaque participant pour leur parler et les accompagner dans la découverte de l'appareil photo. « Bien sûr, il y a un temps pour échanger, savoir ce qui va plaire à certains, ce qui va plaire à d'autres, raconte-t-elle, mais en une semaine on arrive déjà à faire beaucoup. »

Rémi confirme : « Dix personnes en une semaine, c'est énorme. Parce que c'est un travail individuel que Delphine mène avec eux, et ils ont tous des problématiques différentes. On est cinquante-six en ce moment, et c'est très difficile pour moi en une journée de réussir à voir ne serait-ce que dix personnes en individuel. »

 

 

Delphine frappe à la porte de la chambre de Gérard. La pièce est enveloppée par le volume extrême du son de la télévision qui trône sur une table roulante. Gérard fait surgir d'un petit tiroir un appareil photo numérique, se penche vers Delphine et commence à lui montrer les photos qu'il a prises la veille. « Mais c'est très bien, vous avez eu le temps de faire toutes ces photos déjà ? », s'étonne-t-elle devant le nombre important d'images qui défilent. « Oh oui, mais je me suis arrêté car je crois qu'il ne doit plus rester beaucoup de batterie ! »

Chaque participant reçoit au début de l'atelier un petit appareil photo numérique étiqueté avec son nom, dont il doit s'occuper. C'est une manière de travailler leur autonomie, et même si certains sont un peu intimidés au début, ils en prennent souvent grand soin. « C'est essentiel de leur confier un appareil, de commencer par leur montrer que je leur fais confiance, explique Delphine. C'est la condition pour qu'ils me fassent confiance eux aussi. »

 

 

Descendu dans les mines à quatorze ans, Gérard y est resté trente ans avant de travailler au service parcs et jardins d’une mairie. Il est heureux de nous emmener dehors pour nous faire découvrir la serre de l'établissement. D'ordinaire il s'en occupe amoureusement mais l'accès en a été restreint à cause des mesures sanitaires. Après avoir photographié plusieurs plantes et réalisé quelques portraits de Delphine dans le jardin, il ramasse soudainement sa canne et nous dit qu'il faut rentrer : le temps est humide et sa jambe le fait souffrir. Il nous montre la cicatrice qu'un coup de grisou lui a laissée. « On respirait mieux aux parcs et jardins », lâche-t-il avec un sourire en coin, avant de s'éclipser à l'intérieur du bâtiment.

 

 

Assise dans un fauteuil au milieu de sa chambre, Jeanine râle gentiment sur tout et rien à la fois : « Personne ne vient jamais me voir », se plaint-t-elle. « Mais si, regardez, là on vient vous voir », répond Delphine, qui lui tend un appareil photo que Jeanine soupèse de sa main fatiguée : « Ah oui, celui-ci est plus à ma taille, l'autre était trop gros. » Elle écoute attentivement les explications pour réaliser des prises de vues, et quand, au cours de la discussion, Delphine l'interroge sur les motifs de sa robe, son visage s'illumine. Elle nous révèle qu'elle a travaillé toute sa vie dans la confection et finit par nous montrer des photos de sa famille dont elle nous parle sans discontinuer : « Le bébé sur la photo, c'est la cinquième génération après moi. Des petits enfants, j'en ai à peu près une vingtaine. »

Avec les résidents de l'EHPAD, pas question d'imaginer des exercices ou une thématique commune que chacun ferait à sa manière… Delphine s'adapte en fonction de chacun, afin que tous se racontent. Jeanine, par exemple, acceptera volontiers de faire un travail sur les motifs et les matières des objets de sa chambre, quand Gérard réalisera plus de 80 photos autour des plantes et du jardin. L’essentiel, pour Delphine, c’est d’écouter les histoires de chacun et chacune, de prendre le temps nécessaire, et de savoir rebondir dans les conversations pour trouver le « déclic » des unes et des autres.

 

 

Un étage plus bas, c'est un autre type de travail qui débute dans la chambre de Blandine.

Malgré les encouragements de Delphine, elle a du mal à tenir l'appareil photo à la verticale, cela lui demande une vraie gymnastique mentale. Lever les bras pour cadrer, faire pivoter l'écran, appuyer plus fort sur le bouton... Autant de petits gestes, anodins mais parfois difficiles à réaliser pour certains résidents. Là encore, Delphine doit prendre en compte les aptitudes de chaque personne, et ajuster sa pratique en fonction.

Après plusieurs tentatives, Blandine réussit à prendre un portrait de Delphine. Elle paraît très contente : « Ah ça fait travailler la tête, les bras ! », s'exclame-t-elle. Avec elle, Delphine travaille sur la motricité : avant chaque séance, elle lui fait faire un petit échauffement à base de respiration et de méditation pour qu'elle se détende. « Elle était un peu impressionnée au début, mais elle a finalement compris qu'elle pouvait prendre des photos toute seule », dit Delphine. « Ce sont mes enfants qui m'ont dit qu'il fallait que je participe à l'atelier, ils ne me laissent pas tranquille », nous confie Blandine, amusée, avant de conclure : « C'est dur, mais je pense que je vais être contente à la fin. »

Effectivement, Blandine, devenue une élève assidue, refusera même de participer à d'autres activités de l'EHPAD cette semaine-là, pour se consacrer exclusivement à son appareil photo. Rémi est ravi : « Grâce à l'atelier, les résidents peuvent passer un moment privilégié avec quelqu'un. Pour eux, pendant une semaine, c'est un petit bonheur en plus chaque jour. »

Après le succès de cette semaine d'ateliers, l’enjeu, pour Rémi et Delphine, est de trouver ensemble des solutions pour pérenniser ses interventions à La Rose May afin que les effets bénéfiques sur les résidents puissent durer dans le temps.

 

 

« Je ne veux pas deux cents photos cette fois », s’exclame Delphine pour se faire bien entendre de tous. « Privilégiez la qualité sur la quantité. » Un ciel d'avril clément nous accueille à la ferme pédagogique de Bondy où Delphine organise une sortie avec une classe de primo arrivants du collège Jean Renoir. Les enfants sont très excités à l'idée de voir les animaux.

L'ambiance tranche avec l'atmosphère feutrée et médicalisée de La Rose May. Mais si le public diffère radicalement, la démarche reste la même.

« Avec les enfants, c'est intéressant parce qu'ils travaillent individuellement, mais aussi en binôme et en groupe », explique Delphine tout en distribuant les appareils. « Généralement, ils ont un appareil photo chacun ou un pour deux. »

Tout comme les résidents de l'EHPAD, ils comprennent la valeur des appareils qui leur sont confiés, et ils se sentent responsabilisés. « C'est important aussi qu'ils utilisent un véritable appareil photo et pas un téléphone portable. Certains n'en ont jamais utilisé, et j'en ai vu les tenir à l'envers les premiers jours. »

 

 

Delphine propose des ateliers de vingt heures sur l’année, à raison de deux heures par semaine, via Citoyenneté Jeunesse. Active depuis plus de trente ans en Seine-Saint-Denis, cette association cherche à développer le regard critique des collégiens et lycéens, et à les sensibiliser à la culture. La thématique retenue pour leurs actions, cette année, « L'image de soi, l'image de l'autre », semble leur plaire.

« Ça leur apporte vraiment quelque chose en plus, notamment en classe non francophone », explique Le San Diep, professeure d'histoire géographie. Ce groupe de primo arrivants réunit des enfants de tous âges et de pays différents, les uns ne connaissant guère la contrée et la langue des autres. « Les jeunes se posent fréquemment des questions sur l'identité, comment ils se voient, qui ils sont, d'où ils viennent, poursuit Le San. Les thématiques travaillées via cet atelier leur font pratiquer le français tous ensemble et leur permettent également d’avancer dans leur questionnement. »

 

 

« La photographie participe de la construction d'une image de soi et d'une manière de percevoir l'autre, dit Delphine. C'est d'autant plus important d'accompagner un moment crucial comme l'adolescence. » C’est pourquoi elle imagine des exercices ludiques autour du portrait et de l'autoportrait. Ils permettent aux élèves de se sentir valorisés et, petit à petit, de se dévoiler : une séance photo autour de spécialités culinaires de leurs pays, une autre où on renverse son cartable sur le sol pour prendre son contenu en photo, des portraits-collages en utilisant des images de fruits et légumes à la manière du peintre Arcimboldo, etc. Les enfants apprécient particulièrement les jours où ils réalisent des portraits en studio : impressionnés par le matériel déployé, ils montrent beaucoup d’intérêt à comprendre comment installer les flashs et modeler la lumière.

Comme l’explique Le San, « ce type d’atelier participe bien plus à la cohésion du groupe que des cours normaux, car ils y fonctionnent par projet. Ça leur permet de travailler avec les autres dans une logique d'échanges et de communication. » Au fur et à mesure qu'ils s'approprient l'appareil photo, ils découvrent différentes façons de se raconter, apprennent à se connaître, et c'est tout un langage qu'ils développent. « Je leur donne des conseils et je les accompagne, mais ce sont toujours eux qui prennent les photos, précise Delphine. Ce sont leurs créations. »

 

 

Pour Delphine, il est essentiel que chacun puisse exprimer sa créativité. « J'ai vu les effets que la photo a eu sur moi, confie-t-elle. Je me sens bien plus à l'aise avec l'image qu'avec les mots. La pratique de la photographie m'a permis de prendre confiance en moi, de m'exprimer plus facilement. » Delphine a commencé par suivre des études en relations internationales, et a décroché un travail à l'Alliance française en République dominicaine. Attirée par le voyage, elle se consacre aux images qu’elle réalise lors de ses périples en Amérique du Sud et décide de rentrer à Paris pour reprendre des études de photographie.

« Très jeune je voulais être photo reporter, mais je me suis rendu compte que c'était surtout un prétexte pour rencontrer des gens, voir d'autres cultures. » Prendre confiance en soi, favoriser l'échange et s'ouvrir aux autres grâce à cet outil de connaissance et d’exploration du monde qu’est la photo, c’est ce que Delphine tente désormais de transmettre aux participants des ateliers Blue Birds, notamment lorsqu’elle les sort du cadre de l'école.

 

 

« Il coûte cher ton appareil ? Je peux voir tes photos ? » Curieux lors de cette découverte de Paris, Jagmeet regarde certains de mes clichés et me montre les siens, composés pour la plupart de portraits posés de lui et de ses amis. Le jeune homme est très fier de réaliser lui-même toutes ses retouches sur un logiciel qu'il a installé sur son téléphone. « Regarde ! J'ai déjà 110 photos sur Instagram ! » Un de ses camarades s'approche et me demande depuis combien de temps je fais de la photographie : « Tant que ça ! », s'exclame-t-il, les yeux grands ouverts. Il me tend son téléphone pour que je le prenne en photo. Je fais un petit portrait de lui et lui montre le résultat. Il se tourne vers moi un peu embêté : « Il est bien, mais est-ce que tu peux en prendre une autre, j'aimerais qu'on voie mes baskets. »

Même s'ils sont habitués à vivre dans un monde envahi par l'image et à évoluer sur les réseaux sociaux, les enfants ont une idée assez limitée de la photographie. « L'éducation à l'image est un point crucial au sein des ateliers, notamment par rapport aux réseaux sociaux, précise Delphine. Ils sont tous sur Instagram ou Tik Tok. Mais l'autre jour, une participante m'a dit qu'elle ne savait pas que photographe était un métier. Je leur montre que la photographie, ce n'est pas que des selfies et qu'il y a autre chose que les smartphones. »

 

 

Dans un pays comme la France, où une étude de Médiamétrie datée de février 2020 montre que les enfants reçoivent un téléphone portable à 9 ans et 9 mois en moyenne, il est plus que nécessaire de développer une pédagogie de l'image, notamment à l'école, où les cas de « cyber harcèlement » via des photos se multiplient ces dernières années. Pour preuve : l'association e-Enfance a enregistré sur sa plateforme d’écoute pour la protection des mineurs sur internet une augmentation de 30 % de ses sollicitations pendant le premier confinement.

Les ateliers de Delphine sont une occasion pour les jeunes de changer le regard qu’ils portent sur les images qu'ils absorbent, de leur faire comprendre d'où elles viennent et comment elles sont faites. « On parle ensemble du droit d'auteur, du droit à l'image et du respect, explique Delphine. Je leur montre aussi des images célèbres, et ils sont souvent impressionnés par le fait qu'une photo peut avoir un impact sur la société, voire changer le cours de l'histoire. »

 

©© Delphine Blast

 

Que ce soit en EHPAD ou avec des adolescents, Delphine a pour habitude de faire des tirages papier des photos réalisées durant ses ateliers. Elle prend aussi beaucoup en photo les participants eux-mêmes, de beaux portraits dans lesquels elle les met en valeur et qu''ils reçoivent à la fin : « C'est un moyen pour moi de les remercier pour leur participation. » Peu ont la possibilité d'imprimer des photos, encore moins sur du papier de qualité. « Une photo imprimée, c'est la possibilité de la manipuler, d'étaler tous les travaux, de choisir ensemble ce qu'on accroche, d'argumenter en faveur de telle ou telle image », précise-t-elle.

En temps normal, les ateliers se terminent par une exposition collective, moment important pour les participants qui retirent une grande fierté de voir leurs images exposées et de pouvoir les partager avec leur famille, leurs amis...  « Un élève est venu un matin à 8h au lieu de 9 h pour finir son projet pendant la dernière exposition, s'émeut Delphine. Dans ces moments-là je me dis qu'on tient une chouette victoire. » Les restrictions imposées par la pandémie ayant retardé l’exposition de cette année, Delphine a fait imprimer un carnet contenant une sélection de photos de tous les ateliers de l'année, que les élèves ont reçues et ont légendées eux-mêmes. Et finalement,  au plus grand plaisir de toutes et tous, l’événement a pu se tenir en juin 2021 à la ferme de Bondy…

 

 

Blue Birds est une association encore jeune, mais qui se développe déjà : Delphine a réalisé cinq ateliers au Mexique, une dizaine en Île-de-France, deux en EHPAD. Elle part fin octobre 2021 en République dominicaine pour animer des ateliers photos auprès de jeunes filles mineures en prison, tandis qu'un projet au Sénégal se dessine pour 2022.

« Pour l'étranger, on voudrait impliquer une personne locale que l'on formerait et qui pourrait prendre le relais quand on part, afin de pérenniser le projet. On laisserait aussi sur place une valise pédagogique et un parc d'appareils photos. Pour l'instant, on prépare cette valise, mais on attend d'avoir des financements pour pouvoir la mettre en place. »

Mais Delphine organise activement la suite en France. D'autres ateliers en EHPAD et auprès de jeunes en difficulté sont prévus d’ici la fin de l’année. Blue Birds a également remporté en juin 2021 un appel d'offres de la mairie de Paris, et donne désormais des ateliers photo dans le cadre du TAP (Temps d'Activité Périscolaire). L'occasion pour elle de recruter et de former de nouveaux photographes qui viennent d’intégrer le dispositif et animent des séances autour du portrait et de l’autoportrait dans des classes de primaire depuis cet automne 2021.

 

 

Après la dernière session de photo dans la cour de l'école, retour en classe pour un petit goûter de départ. En ce mois de juin 2021, Delphine dresse un bilan avec les élèves, les interroge sur ce qui leur a plu ou déplu, et comment elle pourrait améliorer son approche... « Est-ce qu'il y en a parmi vous qui voudraient devenir photographe ? », demande finalement Delphine. Même s'ils ont fortement apprécié l'atelier les enfants semblent peu convaincus. « On aime bien madame, mais c'est dur », lance l'un d'eux. Delphine rigole. Timidement, une des jeunes filles lève la main en souriant : « Moi j'aimerais faire la même chose que tu fais avec nous, des ateliers photos avec des jeunes. »