Depuis 2015, au cœur du quatorzième arrondissement parisien, l’occupation temporaire d’un site d’une ampleur et d’une durée inédites permet à des associations de développer de nouvelles manières, plus solidaires et inclusives, de vivre ensemble. Des micro-entreprises, boutiques, restaurants, bars et même une salle de concert cohabitent avec un centre d'hébergement de stabilisation, un accueil de jour pour demandeurs d'asile et des appartements partagés de femmes majeures isolées dans une dynamique d'insertion professionnelle.
C’est la fin d’après-midi et la cour de la Chapelle commence à s’animer. Tandis qu’on prépare la scène où il se produira ce soir, un musicien chauffe tranquillement ses doigts sur les cordes de sa kora, la harpe d’Afrique de l’Ouest. Quelques personnes discutent avec un photographe qui a son atelier sur place. D’autres lisent ou travaillent en attendant la suite des événements. L’œil rieur sous son panama, Jean-Luc, « l’Ancien » qui participe beaucoup à l'animation du lieu sans pour autant en être un salarié, passe de l’un à l’autre avec un mot ou une attention pour chacun. Les effluves de friture s’échappant du centre d’hébergement Aurore annoncent la couleur culinaire des prochaines réjouissances. Dans quelques heures, en cette belle journée du mois de juin 2019, la petite cour accueillera l’une des soirées festives mensuelles. S’y mêlent tout naturellement les différents usagers des Grands Voisins – résidents des centres d’hébergement, acteurs associatifs impliqués dans le projet et « occupants » louant ici un local d’activité – mais aussi de nombreux visiteurs extérieurs, pour la plupart ignorants de l’exceptionnelle spécificité du lieu. Car l’une des clés de la réussite de cette expérience inédite est la mixité de toutes ces populations : aidées bien sûr, aidantes, exerçant ici une mission professionnelle ou juste en visite pour prendre un verre, assister à une soirée ou pourquoi pas participer de façon ponctuelle et bénévole au projet solidaire de ce « tiers lieu ».
L’histoire, qui continue donc dans cette ambiance tranquille du début de l’été 2019, s’est engagée sept ans auparavant : Aurore, association centenaire qui aide des personnes en situation de grande fragilité sociale, vient alors d’obtenir de l’AP-HP l’autorisation d’installer des centres d’hébergement d’urgence dans l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul (Paris XIVème), définitivement fermé en 2011. En 2012, le futur « éco-quartier » prévu sur ce site n’est encore qu’un horizon lointain. Forte de ce capital-temps et du soutien de la Mairie de Paris, Aurore décide donc de faire de cet espace vacant plus qu’un refuge temporaire. Un projet prend forme : installer ici un laboratoire où s’exercer à « décloisonner les pratiques des métiers du social ».
Un projet construit sur une conjonction de compétences
Pour réaliser cet objectif ambitieux, Aurore choisit le renfort de deux associations spécialisées dans l’occupation temporaire : de friches urbaines pour Yes We Camp, née en 2013 avec la création d’un camping éphémère pour l’événement « Marseille capitale européenne de la culture » ; de bureaux pour Plateau urbain, qui démarche des propriétaires d’immeubles vides pour y installer, contre la garantie de substantielles économies de sécurité et d’entretien, des associations, de jeunes entreprises, des travailleurs indépendants, des artisans ou des artistes peinant à trouver des locaux à des prix décents.
À l’été 2015, ces trois structures se sont donc coordonnées pour commencer à travailler ici main dans la main en « mixant les usages » du lieu, comme disent les architectes. Plateau urbain a loué des locaux et pris en charge les questions techniques. Yes We Camp a aménagé les espaces extérieurs, ouvert un bar et lancé une programmation culturelle destinée à attirer un public extérieur. Et Aurore a poursuivi son œuvre d’hébergement et d’accompagnement de personnes fragiles. Mixité sociale et mélange des activités seront donc les principaux éléments de ce prototype, d’une taille nouvelle, de « ville inclusive ».
De fait, le gigantesque enclos de 3,45 hectares s’est rapidement mué en une ruche bourdonnante. « À l’été 2016, se remémore Anthony Charoy, responsable technique du site pour Plateau urbain, le lieu compte 6 centres hébergeant 600 personnes et 230 structures occupantes. Pour les trois associations pilotes, il faut apprendre à se connaître et à travailler ensemble. Et ce n’est pas toujours évident : ce sont des métiers, des générations et des cultures différentes qui se mêlent. D’où la nécessité de réunions régulières et de beaucoup d’échanges. Nous devons aussi impliquer à la fois les résidents et les occupants. Et il faut aller vite, parce qu’on n’est pas là pour longtemps. »
Un terrain d’expérimentation pour bâtir une fabrique de biens communs
Une convention signée entre les trois structures répartit les rôles et fixe les périmètres de chacune. Une autre convention avec le propriétaire (l'Établissement Public Foncier de la Région Ile-de-France puis Paris Métropole Aménagement) définit les contours d’un bail d’occupation temporaire courant jusque fin 2017. Et la « Fabrique de biens communs » peut ainsi se déployer sur 20 000 m2 de bâtis et 15 000 m2 d’espaces extérieurs, régis par un système de gouvernance partagée. Tandis qu’une équipe de coordination veille à l’équilibre entre les activités et au respect des règles fixées par le propriétaire, des comités thématiques, ouverts à tous et toutes, se chargent de gérer, d’entretenir et de faire vivre le lieu. Enfin, un Conseil des Voisins se réunit régulièrement pour discuter et décider des améliorations.
La réussite du projet tient à l’harmonie entre trois vocations d’ordinaire cloisonnées, contribuant chacune au financement. Car bien qu’encouragés par la Mairie de Paris qui leur accorde tolérance et facilités, les Grands Voisins n'a bénéficié que d'une subvention de 200 000 euros de la Région Île-de-France. Le budget de l’expérience provient en grande majorité de ressources propres (location d’espaces, service de restauration et bar, hébergement), dans un modèle économique à l’équilibre où chaque programme – social, entrepreneurial et culturel – contribue au financement global.
Depuis le début, l’équipe de pilotage ne cesse d’encourager la cohésion et de développer des passerelles et collaborations, avec l’objectif de mélanger à la fois les fonctions, les pratiques et les usagers du lieu. Et de proposer aux résidents un environnement où s’investir pour se reconstruire. « L’idée, explique Stephan, qui dirige le centre d’hébergement Albert 1er, c’est que l’activité profite aux personnes en situation de fragilité sociale, et crée un lieu de mixité et de pluralité des usages entre des catégories sociales qui généralement ne se rencontrent pas. »
Une cohabitation inédite qui aboutit à une prolongation du bail
Au départ, la cohabitation entre toutes les populations fut évidemment compliquée. Il a fallu gagner la confiance des résidents, pour la plupart personnes en situation difficile, afin qu’ils s’approprient les espaces comme les activités. C’est d’abord une simple Cafet’ Mobile qui a permis de tisser du lien, des résidents et des membres de l’équipe de coordination allant par ce biais à la rencontre des autres occupants. Ces derniers, œuvrant dans les domaines de l’Économie sociale et solidaire et de la « transition » écologique, ont favorisé une ambiance à la fois vivante et bienveillante tranchant avec le huis-clos habituel des foyers. De nombreuses activités partagées en sont nées. Et, peu à peu, certains se sont investis dans le projet global.
La cohabitation avec le quartier, elle aussi, a connu des hauts et débats… « Il y a eu de la méfiance au début, reconnaît Anthony. Les riverains ont eu un peu peur, se demandant comment ça allait se passer. Mais finalement, on a réussi à mettre de la vie dans un quartier où il ne se passait pas grand-chose, et à convaincre les élus et le voisinage. » À tel point qu’une prolongation de bail a été accordée alors même que débutait le colossal chantier du futur quartier.
La « phase 2 » des Grands Voisins, prévue jusqu’en juin 2020, a ainsi débuté en avril 2018. Avec moins de place (un peu moins du tiers de la superficie initiale), mais encore plus d’ambition. « Un lien de confiance s’est construit, assure Anthony. Grâce à cette confiance de l’aménageur et de la Mairie, on sert de laboratoire, de prototype au futur quartier. Par exemple, on a désormais des boutiques aux rez-de-chaussée de deux cours auparavant fermées au public. Cette phase intéresse donc beaucoup l’aménageur pour voir ce qui fonctionne, mais elle nous intéresse nous aussi pour savoir ce qu’on voudrait lui faire garder. »
Un lieu en partage pour établir d’autres échanges
La « phase 2 » a débuté par un renouvellement des occupants (une centaine de structures aujourd’hui) et, faute de place, seuls 3 sur 6 centres d’hébergement sont restés : jeunes étrangers isolés en démarche d’insertion (centre Pangea), hommes et femmes de 18 à 30 ans en stabilisation (Albert 1er) et femmes majeures isolées avec un projet professionnel (Cœur de Femmes). Au total une centaine de résidents que des équipes sociales accompagnent au quotidien dans cet espace partagé qui permet d’expérimenter des méthodes innovantes de lutte contre l’exclusion et l’isolement, depuis les espaces de socialisation jusqu’aux nouveaux dispositifs d’engagement et d’insertion professionnelle.
« Ce microcosme forme une sorte de membrane protectrice autour des personnes en situation de fragilité sociale, qui peuvent ainsi se resocialiser, se reconstruire dans un milieu plus tolérant que le milieu extérieur, juge Stephan. C’est très bénéfique pour elles. Le danger bien sûr, c’est qu’elles s’accrochent, s’enkystent et aient finalement du mal à aller vers l’extérieur. Car ici, c’est l’extérieur qui vient à nous. Et ces personnes ont quasiment tout sur place : elles travaillent ici, dorment et sont nourries ici, y ont leurs amis, leur réseau social. »
En 2017, entre 1500 et 2000 personnes vivaient et travaillaient aux Grands Voisins. Une telle cohabitation a fait tomber quelques murs, offrant un village à tous, forgeant des liens pour beaucoup, rendant confiance à certains. Et peu à peu, se sont développées ici une économie circulaire et une solidarité endémique portées par une multitude d’initiatives et de dispositifs : une « Ressourcerie créative » et un Trocshop, où l’on peut payer en « billets-temps », la monnaie locale du site qu’on acquiert en échange de menus services, des cafés et des repas à prix libre hebdomadaires, et enfin une cagnotte commune, alimentée par l’argent récolté grâce à la location des stands du marché et qui sert à financer une galerie d’art sur le site, diverses actions lancées par des personnes impliquées dans le projet et l’achat de vaisselle compostable…
Des passerelles pour consolider des liens entre tous
La Maison des Voisins est ainsi devenue un lieu privilégié pour les rencontres entre les résidents, les occupants et un public extérieur qui vient en nombre (jusqu’à 1000 visiteurs quotidiens) boire un verre, voir une exposition ou un concert, ou danser aux sons d’un DJ. « Pour certains résidents malades ou souffrant de pathologies chroniques, explique Lisa, éducatrice au centre Albert 1er, c’est d’ailleurs compliqué de vivre ici avec toutes ces soirées. De nombreux visiteurs ne savent pas qu’il y a des centres d’hébergement ici. Ils pensent que c’est juste un lieu de fête. Mais, en un sens, c’est aussi une bonne chose : ça évite la stigmatisation. Et, globalement, la mixité fonctionne bien. »
Bien sûr, rien n’est jamais parfait. La vocation économique du site, notamment, engendre parfois des conflits, des jalousies. « Certains résidents se demandent pourquoi ils n’ont pas eux-mêmes leur business et ne captent pas une partie des ressources, explique Stephan. Nous devons donc temporiser, faire de la médiation, trouver des passerelles. Et parfois, ça marche. Des personnes très éloignées arrivent à expérimenter à nouveau le travail, grâce à l’une des nombreuses opportunités du site. D’autres simplement à retrouver des repères. On a des jeunes qui arrivent ici très abimés, très isolés. Dans les premiers temps, on pense que ça ne va pas coller. Et puis, petit à petit, les choses se font. Ce n’est pas miraculeux. Ils ne trouvent pas tous un boulot, mais ils commencent à discuter avec les autres, à échanger, à être en confiance. C’est l’atout d’un tel lieu, cette liberté de faire des choses, de prendre des initiatives, au lieu d’être dans un foyer cloisonné en situation d’attente… »
Que ses habitants se côtoient ou non, cet espace commun tolérant permet de tisser des liens. On a ainsi pu voir des artisans embaucher des résidents, un musicien louant un local ici créer un groupe de musique avec des résidents et des migrants, ou un photographe monter une exposition avec les contributions de résidents des centres d’hébergement. Bref, ça circule. Et l’entretien du site est lui aussi l’occasion de nombreuses collaborations. « Le centre Albert 1er, raconte Stephan, a récupéré la pouponnière de l’hôpital, avec des sanitaires à 50 cm du sol et des papiers-peint Mickey… Il a donc fallu réaliser un gros travail pour adapter l’endroit à notre public. Mais ça lui a aussi donné du pouvoir d’agir. On a eu la possibilité d’embellir, de faire équipe avec des entreprises extérieures venues filer un coup de main. On a ainsi rénové plein de choses, et ça a permis de l’échange. La mixité passe aussi par ces nombreuses passerelles. Il y a tout le temps du mouvement ici. Des partenariats peuvent se créer à la minute, on a du soutien, des gens qui viennent voir l’expérience… »
Un territoire pour recueillir les personnes les plus fragilisées
« La vraie valeur ajoutée du lieu, c’est l’implantation d’un système économique social et solidaire permettant aux personnes de se ré-arrimer, de travailler dans un environnement plus accueillant. C’est une expérience unique », reprend Stephan. En mars 2018, un accueil de jour pour demandeurs d’asile a même ouvert ses portes pour prendre le relais de la « Bulle » de la Porte de la Chapelle. Il accueille 125 personnes par jour, auxquels il offre répit et assistance. Et les Voisins se sont largement mobilisés pour les soutenir, à travers des collectes, des ateliers, des soins…
Avec l’Oratoire, la Conciergerie, gérée par Aurore, est un autre projet phare de la « saison 2 » des Grands Voisins. Située à l’entrée, elle accueille et oriente les visiteurs. C’est aussi un lieu de déploiement du DPH, le Dispositif Premières Heures créé par Emmaüs pour remobiliser à l’emploi les personnes les plus éloignées. Cet accompagnement social et technique à travers un maximum de 16h de travail hebdomadaire (contre 26h pour le chantier d’insertion), est financé par la Mairie de Paris. Des résidents mais aussi des SDF ou des migrants rendent des services divers, assurent l’accueil, nettoient ou aident à la maintenance du site, en s’occupant par exemple des espaces verts.
« L’avantage des Grands Voisins, c’est la présence de toutes ces structures nous offrant des opportunités, estime Mickaël, encadrant technique à La Conciergerie. Le ménage convient bien à certaines personnes – c’est facile et ça les rassure –, mais on peut aussi trouver des prestations plus valorisantes. Certains travaillent par exemple à la chocolaterie ou à la boulangerie… » Deux menuisiers de Yes We Camp et deux personnes en DPH sont justement en train de construire ensemble une cabane avec toboggan pour les enfants. « C’est intéressant et valorisant, insiste Mickaël. Tu construis quelque chose du début à la fin. Pour certains, la première victoire c’est de se présenter au travail et à l’heure. Là, ils ont commencé un truc et ils vont venir parce qu’ils ont envie de le continuer, et de le voir fini. » En trois ans, 86 personnes ont bénéficié du Dispositif Premières Heures sur le site, dont 50% ont accédé ensuite à un emploi (chantier d’insertion) ou à une formation qualifiante.
Un modèle à reproduire pour essaimer de nouvelles solidarités
Et puis, il y a ces belles histoires des Grands Voisins, qu’on aime citer ici tout en soulignant leur caractère exceptionnel. Celle de Ghada, résidente de Cœur de Femmes qui, après s’être investie aux « Comptoirs » de la saison 1, a maintenant son propre restaurant sur le site. « On est douze à le faire tourner – à 90% des résidents, pas besoin d’aller chercher ailleurs les compétences qu’on a ici, dit-elle. On est contents parce qu’on arrive à être autonomes, responsables, disciplinés. J’ai commencé avec un petit four de 150 euros, trois plaques simples et des marmites de récup. Pour le lancement, on a servi pendant deux jours à peu près 4000 personnes ! Ça m’a donné beaucoup de courage. Dans ma tête, c’est gravé à vie : rien n’est impossible. » C’est sans doute ce que doit se dire cette autre ex-résidente qui a monté son restaurant à Bamako, au Mali.
Le bilan global motive en tout cas les pilotes des Grands voisins à vouloir reproduire et approfondir ce modèle. C’est déjà le cas à Exelmans, une ancienne caserne du XVIème arrondissement de Paris investie en septembre dernier par le même trio pour deux ans. Ou à Coco Velten, projet marseillais coordonné par Plateau Urbain et Yes We Camp avec l’association Groupe SOS Solidarité, qui gère aussi des foyers pour personnes vulnérables. « On veut faire essaimer ce qu’on a testé et réussi ici, explique Anthony. Pour nous, le challenge est de pérenniser l’expérience et de convaincre les élus, les propriétaires et les institutionnels. D’ailleurs, on ne veut pas communiquer sur une “fin des Grands Voisins”. On veut sortir de “l’occupation temporaire” et pérenniser nos pistes pour une “ville inclusive”. »
Pour y parvenir, il s’agit d’ores et déjà d’assurer une présence dans le futur éco-quartier, notamment en « incluant le public fragile présent ici dans les réflexions des aménageurs et des politiques de la ville ». Le pari semble déjà réussi : « Il y aura dans le futur quartier un centre d’hébergement d’urgence pour 80 et 100 personnes ! » Plus encore qu’ailleurs, la pérennité rime ici avec un sentiment de sérénité. « On ne peut pas travailler sur un temps trop court, résume Stephan, en bougeant fréquemment des personnes qui ont besoin de stabilité. Nos résidents sont déjà inquiets, alors que ça ne ferme que dans un an ! Avec ces projets temporaires, il y a cet effet pervers de répétition de ruptures avec tout un environnement qui d’un coup disparaît. Et il faut tout recommencer… Mais, en général, les personnes qui partent capitalisent énormément sur ce qu’elles ont vécu ici. D’ailleurs, elles reviennent souvent. Et c’est tant mieux ! »
Données en plus
Les Grands Voisins n'ont bénéficié que d'une subvention : de 200 000 euros, par la Région Île-de-France. Le budget de l’expérience provient en majorité de ressources propres (location d’espaces, service de restauration et bar, hébergement), dans un modèle économique à l’équilibre où chaque programme – social, entrepreneurial et culturel – contribue au financement global. En 2017, entre 1500 et 2000 personnes vivaient et travaillaient aux Grands Voisins. La Maison des Voisins est ainsi devenue un lieu privilégié pour les rencontres entre les résidents, les occupants et un public extérieur qui vient en nombre (jusqu’à 1000 visiteurs chaque jour). Depuis 2016, 86 personnes ont bénéficié du Dispositif Premières Heures mis en place par Emmaüs sur le site, dont 50% ont accédé ensuite à un emploi (chantier d’insertion) ou à une formation qualifiante.