Sur le rude terrain de la réalité d’Utopia 56

Sarah, bénévole, est à l’entrepôt d’Utopia 56 à Saint Denis. Elle prépare un stock de chaussures pour une maraude de nuit à laquelle elle participe dès ce soir.

File d’attente de jeunes mineurs exilés pour recevoir le déjeuner préparé par l’association des Midis du MIE dans le parc de Belleville, du Nord-Est parisien.

Une bénévole américaine note les coordonnées de jeunes exilés et leurs besoins urgents, les transmet aux coordinateurs d’Utopia 56 afin qu’ils passent la nuit dans les meilleures conditions possibles.

Un jeune exilé de Sierra Léone, qui dort dans la rue, a reçu l’avis négatif de la Croix rouge – qui ne reconnaît pas sa minorité. Utopia 56 lui a fourni une veste chaude, un nécessaire de toilette, une tente et une couverture.

Deux bénévoles de la Maraude de nuit d’Utopia 56 installent un exilé près du canal Saint Denis. « On déshumanise ces enfants qui ont dû quitter la détresse de leur pays », dit Agathe, bénévole et titulaire d’un master de sociologie.

Les jeunes exilés se retrouvent ce soir dans un campement d’Utopia 56, sur le canal Saint Denis à Rosa Park, non loin de là où les Restos du cœur délivrent un dîner.

Réveil d’un jeune exilé dans le campement d’Utopia 56. Retour à la rude réalité : il va devoir errer dans la capitale toute la journée avant de revenir ici.

Youssouf a passé une mauvaise nuit, il est désespéré, cela fait un mois et demi qu’il vit dans ces conditions.

Un jeune exilé, arrivé de Somalie, se brosse les dents au bord du canal Saint Denis.

Morceau de pain sur carton de couchage, curieuse nature morte qui résume la vie de ceux qui n’ont plus rien.

Du linge sèche aux abords du Canal Saint Denis. L’enjeu : rester propre, présentable, pour subsister et tenter de trouver des solutions.

Le matin, un jeune exilé doit stocker dans un endroit sûr son duvet et sa tente, fournis par Utopia 56.

Après la nuit, de jeunes Somaliens partent cacher leurs affaires sous un tunnel, non loin du Canal Saint Denis. Les vols sont fréquents chez ceux qui n’ont plus rien.

Youssouf est parti de son village avec son grand frère. Un calvaire, du Mali à l’Algérie, et du Maroc à Tenerife. Là, ce jeune Ivoirien est reconnu mineur, séparé de son frère, pris en charge par la Croix Rouge, puis transféré à Barcelone.

Parlant un peu français, Youssouf espérait vivre en France. Arrivé à Paris le 18 août, il s’est vu débouté de sa demande, la Croix Rouge de Couronnes ne reconnaissant pas sa minorité. Utopia 56 le guide pour une procédure d’appel.

Yaya, Hamidou et Boureima au parc de Belleville avant le déjeuner organisé du jeudi au dimanche par les Midis du MIE. Agathe, fondatrice de cette association, leur a trouvé un hébergement provisoire dans la région lyonnaise.

Youssouf reprend des forces au parc des Buttes Chaumont, après avoir passé une nuit difficile, le campement de Rosa Park ayant été « investi » par la police.

Ali sur un banc du parc de Belleville après le déjeuner des Midis du MIE. Les espaces verts demeurent de rares havres dans cette vie « souterraine ».

Léopold, bénévole d’Utopia 56, enregistre les besoins des jeunes exilés. « L’hiver arrive et on n’est pas bien habillés, on doit rester dehors jusque le soir, il pleut, il fait froid. »

Malgré tout, les mineurs exilés bénéficient du soutien de tout un ensemble d’associations, comme ici Paris d’Exil dont les profs bénévoles donnent des cours de français à la bibliothèque de Couronnes.

Jeunes Exilés en cours avec l'association Paris d'Exil. « Chez nous on n’a pas eu la chance d’aller à l’école, en France on peut étudier », insiste le jeune Malien Yaya.

Un membre de la Croix rouge, située rue du Moulin-Joly dans le XIème arrondissement, vient chercher un jeune exilé pour lui délivrer sa notification – négative – après deux entretiens visant à déterminer sa minorité.

Avis défavorable de la Croix Rouge, le cauchemar continue. « Si j’avais su, je ne serais pas venu en Europe. Mais maintenant, impossible de reculer ! » Les bénévoles d’Utopia 56 prennent des infos sur leur portable pour les transmettre au pôle Mineurs de l’association.

Tableau d’organisation de l’équipe d’Utopia 56 dans leurs locaux, rue Moussorgski à Paris. Malgré la motivation, le turn-over est fort chez ces jeunes bénévoles, très sollicités, « secoués » par les parcours de survie des mineurs isolés.

Rosa Parks est peut-être un vieux souvenir pour Youssouf, qui après deux mois à la rue, a été recueilli par une famille de citoyens hébergeurs logée à Pigalle.