Pli Bel Lari: redonner couleurs et fierté au quartier

Il y a six ans, Pli Bel Lari, c’était juste quelques Guadeloupéens rompant leur isolement pour repeindre les façades de leurs murs, dans le quartier Vatable de Pointe-à-Pitre, en pleine déshérence. Peu à peu, alors que le groupe de l’association Atelier Odyssée se renforçait d’autres habitants, d’artistes et d’acteurs sociaux, de lycéens ou même de jeunes commerçants, Pli Bel Lari est devenu une méthode collective, d’entraide et de bonne humeur, pour faire revivre la cité. Elle a été essentielle avant la crise du Covid-19, et va prendre toute son importance dans la relance de "l'après"...

 

 

Tout a commencé en avril 2014. Quelques seaux de peinture, pas mal de pinceaux et beaucoup d’huile de coude, juste pour repeindre quelques maisons du centre historique de Pointe à Pitre, dans le quartier Vatable, qui borde l’usine Darboussier, poumon économique de la ville avant les années 1980. « Même les façades faisaient grise mine », se souvient Maxe Custos, née au 47 rue Dugommier où elle réside toujours. « J’étais très triste de voir mon quartier se délabrer, la plupart des voisins ayant déserté les lieux », se remémore celle que beaucoup considèrent comme la gardienne de l’âme du quartier. Autrefois très commerçantes et animées, ces rues emblématiques de la plus grande ville de la Guadeloupe étaient peu à peu tombées en décrépitude, abandonnées au marché de la drogue et à la prostitution.

 

 

« Pour notre dignité, parce qu’on connaît la valeur de ce quartier, on a initié ce projet », explique Sylvie Adelaïde, présidente de l'association Atelier Odyssée. En photo ci-dessus, cette architecte urbaniste et artiste peintre va ainsi fédérer les premières bonnes volontés pour ce projet qui prend pour nom Pli Bel Lari. Un slogan, doublé d’un objectif : remettre de la couleur dans le quotidien.Plus que de grands mots, il s’agit ici de petites actions dont la pierre angulaire repose sur un principe : la mise en action, sans attendre. « À la direction de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire dans une grande institution, j’ai travaillé sur des schémas de cohérence territoriale, des opérations de rénovation urbaine, des plans de développements stratégiques, etc. Je me rendais bien compte de l’immense décalage entre ces plans prospectifs et la réalité du terrain. Aujourd’hui, on demande d’intégrer la concertation dans l’élaboration des grands projets sans vraiment savoir comment y parvenir. » Pli Bel Lari va résoudre cette inadéquation. « Dans cette opération, les bénéficiaires sont les prescripteurs. On décide le mardi et on réalise le dimanche, tout le monde peut apporter sa pierre à l’édifice. Cette immédiateté est d’une grande efficacité », se félicite Sylvie Adelaïde qui, six ans plus tard, mesure la réussite de leur action au recul du sentiment d’insécurité et au sentiment de fierté qui a regagné les habitants. Très vite, cinq maisons ont été repeintes, puis dix, puis vingt… Et ainsi de suite. « D’autres s’y mettaient d’eux-mêmes et retapaient leur intérieur », reprend Maxe Custos. « Et les questions sont vite arrivées : pourquoi faire ceci ? La mairie était-elle derrière ? Il a fallu faire un effort de pédagogie, en leur disant que ce n’était que le fruit de notre bonne volonté ! » Dans ce quartier peuplé de précaires, de personnes âgées, de migrants, il a fallu lever les suspicions. Sylvie Adelaide mise sur le temps, pour retrouver l’esprit d’antan. « Quand les personnes existaient par le fait d’être, sans être rattachées forcément à une condition sociale. » D’autant que l’initiative ne repose que sur le bénévolat et le soutien de deux partenaires : un fournisseur de peintures et un fournisseur de matériel.

 

 

« Il ne faut pas être pressé. On a peu de moyens.
L’idée n’est pas de faire forcément beaucoup, c’est surtout le faire bien.
Le chemin pour y parvenir est aussi important que l’objectif
 »,

résume Sylvie Adelaide.

 

Participer selon ses envies et ce qu'on est

 

Ils étaient une petite douzaine au début de l’aventure, à se retrouver deux dimanches par mois. Désormais, l’association compte une quarantaine de membres, auxquels s’ajoutent ceux, nombreux, qui viennent donner des coups de mains ponctuels : des Guadeloupéens mais aussi des gens de métropole, de toute l’Europe et même du Canada et des États-Unis. « En se positionnant sur des actions qui ne sont pas obligatoires, on redonne du sens commun à tous. Il n’y a nulle contrainte, chacun participe selon ses moyens, par rapport à qui ils sont vraiment, et le résultat nous dépasse. Nos vies ont changé. » Dans le premier cercle, Sylvie Adelaide a pu compter sur Martine Hugonin, toujours présente sur le terrain, comme elle dit. Et notamment dans le jardin de Pli Bel Lari, jardin créole en mode partagé, en lieu et place d’une ancienne dent creuse jonchée de détritus. Elle en a la responsabilité, gérant les graines qu’apportent les voisins pour les planter. « Moi, j’apporte la bonne humeur, dit Martine. Plus sérieusement, les migrants de Saint Domingue participent volontiers, en nous donnant des fruits de chez eux à planter. » C’est la preuve que la greffe a pris. « Et personne ne vient détruire », poursuit son mari, Daniel, qui à bientôt 65 ans travaille dans un dépôt de meubles. Tous les jours, il passe donner un coup de main dans cet espace commun. Plantes médicinales, aromatiques, épices… Cannelier, bananier, ananas, gumbo… « Tout le monde peut se servir pour faire sa cuisine, son thé, explique-t-il. C’est un jardin partagé, non ? »

 

"Transformer des visions négatives en vibrations positives"

 

Le mur attenant le jardin partagé abrite une grande fresque signée Pacman, artiste graffeur depuis le milieu des années 1990. « J’étais dans la rue avant Pli Bel Lari ! », s’amuse ce quasi quadragénaire dont la famille est originaire de la Dominique voisine. « Nous sommes dans le même état d’esprit que Pli Bel Lari vis-à-vis des quartiers : développer une cohésion, donner une autre image de nos rues, de notre île…  » Poteaux, pylônes, sols éreintés, tout est prétexte à redonner de la vie dans l’asphalte jungle. « Avant, une vieille case était cachée par deux tôles, squattée par des fumeurs de crack. Aujourd’hui, elle est embellie, qui peut être contre ? » Longtemps, le graffiti a été décrié, et ces artistes perçus comme des voyous, des salisseurs. « Aujourd’hui nous faisons partie des solutions. Graffs, mais aussi objets, pochoirs, sculptures, tout ce qui entoure l’art urbain est enfin perçu à sa juste valeur. » Nombre de graffitis que l’on voit dans le quartier ont été posés lors du Wole Creole Art, un festival mis en place en 2019 par Pacman en lien avec Pli Bel Lari. Pendant dix jours, début mai, tout le quartier a été animé par des performances, mais aussi des DJ. Soixante-quatre artistes étaient présents pour la première édition, quatre-vingts sont prévus pour la seconde, « dédiée aux Ladies » !

 

Recréer du lien entre générations

 

« Sans le savoir, on entrait dans leur famille en intervenant sur l’espace public », se souvient Sylvie Adelaide. Grâce à Pli Bel Lari, les générations se retrouvent. Et lèvent des années de malentendus. « Dans ma jeunesse en Guadeloupe,  le lien entre les aînés et les plus jeunes était quelque chose de naturel. Ce n’est pas tombé du ciel comme par magie, il suffisait juste de le retrouver.  » Il n’est plus rare de voir un jeune donner un coup de main aux anciens, comme les anciens transmettent volontiers des savoirs qui allaient disparaître, à l’image de la tradition des lanternes qui illumine chaque année tout le quartier. « Rien qu’en protégeant les lieux, notamment les jardins et fresques, certains jeunes contribuent à cet effort collectif, même s’il y a eu des phases d’incompréhension », ajoute Pacman, qui mène des projets socio-artistiques liés aux quartiers. « L’ambition de Pli Bel Lari, reprend Sylvie Adelaide, n’est pas de tout refaire, mais de donner l’exemple. Aux jeunes du quartier notamment, qui étaient assis toute la journée. Sans forcément leur parler mais en leur démontrant qu’on pouvait faire autrement. Et ça leur a parlé, car ils ont vite commencé à eux aussi prendre soin de leur environnement. Ils se sont mis à nettoyer, ce qu’on ne pouvait imaginer. »

 

Prendre soin de sa rue pour mieux prendre soin de soi

 

« Peindre sur un mur, c’est un besoin. Ici on a toute la place pour s’exprimer ! », Steek, triple champion du monde de Body Painting, est un autre artiste qui a rejoint Pli Bel Lari. « Un jour, Sylvie m’a demandé de venir peindre une parcelle abandonnée. Et depuis on avance ensemble. Je suis à 100% sur leur démarche. D’abord parce qu’ils font, là où trop de Guadeloupéens disent qu’ils vont faire, et ça s’arrête là ! » Une des immenses fresques de cet artiste qui a beaucoup œuvré dans le travail de réinsertion sociale s’étale sur tout un mur, face au nouveau tribunal qui a été inauguré le 21 octobre 2018 place Camille Desmoulins. On y voit les yeux d’une femme. « Je fais un gros travail sur la perception des choses. » Or, constate-t-il, les gens du quartier « s’y sentent mieux. En prenant soin de leur rue, ils se donnent les moyens d’aller plus loin. Toutes ces petites choses permettent des connexions, qui mises bout à bout renforcent le bien-être de tous. Plus jeune, je n’ai pas le souvenir d’avoir croisé autant de gens se balader, des Pontois comme des touristes, la nuit comme le jour. Mettre de la couleur sur les murs c’est comme mettre un lampadaire dans une rue sombre, ça change tout. »

 

Changer l'image de Pointe-à-Pitre

 

« Plus jeune je détestais cette ville, qui était pour moi machiste et sale. En revenant après mes études, mon regard a changé : j’ai vu qu’il y avait ici une communauté très forte. Dans cette dynamique, nous nous sommes dits qu’il fallait valoriser cette ville, en lien avec les habitants. » Nous, c’est Aloa, Guadeloupéenne de 26 ans, et Francesca, Portugaise de 29 ans récemment émigrée ici. Toutes deux ont fondé l’association de médiation socio-culturelle Il Y A, qui vise à faire trébucher les clichés. Leur première idée a consisté à collecter les histoires des personnes âgées. « C’était autant un devoir de mémoire qu’un désir de transmission », selon Aloa. Et puis à partir de ces témoignages, elles ont construit des récits afin de proposer en mars 2018 des visites guidées – « à prix libre » – de la ville aux touristes. « Très vite on a compris que le tourisme n’était pas suffisant. Notre objectif était de changer l’image de Pointe-à-Pitre. Seuls les Guadeloupéens peuvent le faire. Et nous avions un trésor dans les mains : toute cette mémoire. » Désormais le public guadeloupéen est le premier public, des gens de toute l’île qui ont trop souvent une image très négative de la ville, à commencer par le quartier de Pli Bel Lari, avec qui elles sont partenaires. Elles travaillent désormais avec certains collèges des quartiers prioritaires : « C’est à eux de collecter des paroles, et de les restituer à des groupes de visiteurs. Les collégiens de Lauricisque sont souvent étonnés de voir que l’on s’intéresse à leurs vies. Ils ont regagné en estime de leur quartier, et donc d’eux-mêmes. Ils prennent conscience qu’ils sont fiers de la communauté dont ils font partie. » La prochaine étape : établir le parcours des migrants quand il débarquaient à Pointe-à-Pitre, une île qui n’est pas si accueillante pour les Haïtiens et Dominicains.

 

 

Ce sont deux fleurs, jaune et blanche, plantées sur le gravier, là même où il y a peu encore se trouvait une bâtisse abandonnée. Il s’agit là de la dernière création de Jérôme Jean-Charles alias JCH, sculpteur et street performeur de 44 ans, qui les a fabriquées à partir de la tôle, du métal et de l’acier récupérés après les incendies qui créent des dents creuses dans tout le quartier. « Ces Urban Flowers sont le symbole de la résilience : à travers les ruines et le chaos ressurgit une fleur tropicale ! » Connu des Guadeloupéens depuis Homo Inexplitus en 2010, une installation sur la consommation symbolisée par deux minotaures tirant des caddies, ce plasticien se reconnaît volontiers dans l’esprit de Pli Bel Lari, qui promet une sociabilité de l’échange et du partage, comme des foires où les habitants mettent à disposition les vêtements enfouis dans leurs placards. « Des actions citoyennes qui permettent de ne pas attendre les politiques, toujours à la traîne. La population se met ensemble et se dit : Nou kalé, on y va en créole ! »

 

Le quartier revit comme jamais

 

Après les ravalements de façade, de fond en comble, le nettoyage des espaces délaissés est l’une des actions participatives de Pli Bel Ri. Une fois « propres », ces espaces peuvent accueillir des animations de toutes sortes, par exemple sur la parcelle face au local de l’association Atelier Odyssée, tout à la fois galerie d’art, lieu d’échanges et centre névralgique de Pli Bel Lari. Sur quelques dizaines de mètres carrés, Pli Bel Lari propose des projections à ciel ouvert, avec pour grand écran un vaste mur blanc. Elles sont organisées par Jean-Marc Césaire, qui a fondé il y a un quart de siècle Ciné Woulé, une association d’éducation populaire à l’image dans les lycées et collèges, mais aussi sur les places publiques des bourgs de Guadeloupe. « Quand Sylvie m’a appelé, se souvient le petit-fils d’Aimé Césaire, je n’ai pas hésité une seconde, c’est yen a lot, comme on dit en créole. L’un et l’autre ! » Au menu de ces séances gratuites, des fictions comme des documentaires sur la société guadeloupéenne, souvent sujets à débats. « Notre façon d’envisager la diffusion de la culture, en lien avec les associations d’habitants et leurs demandes, s’insère parfaitement dans ce projet qui conjugue convivialité et réflexion. »

 

 

« Il y a beaucoup plus de boutiques et de bars qui se sont ouverts ! » Dans sa petite épicerie ouverte tous les jours, de 6h30 à 20h, Madame Popotte atteste du changement. « Autrefois c’était tout de travers. Pli Bel Lari, ça met de la gaieté ! » Cette opération d’embellissement s’est vite transformée une redynamisation urbaine, avec des répercussions économiques. « Les propriétaires se sont réappropriés leur maison, d’autres veulent s’y installer, des entreprises viennent y investir… Le quartier se transforme sur ses aspects structurants, et ce sont les bases d’un changement profond », insiste Sylvie Adelaide. Le tribunal s’est implanté ici, générant de nouvelles activités, et le bien-nommé cinéma La Renaissance, sur la place de la Victoire qui jouxte le quartier Vatable, devrait ouvrir. Emblématique de cette revitalisation, la boutique San Mêlé s’est installée depuis quatre ans au 7, rue Victor Hugo. Bénévole à Pli Bel Lari, Catherine Delor – Kty, pour tous ici – y représente les artisans et créateurs de mode locaux.

 

 

« Avec ce qu’il y a sur place, sans trop de moyens, on peut construire.
C’est un travail à moyen terme qui commence à porter ses fruits. Il faut de la patience.
Les gens ont de nouveau pris l’habitude de venir. Les jeunes m’ont accepté.
Et on aide les SDF. »

 

 

David Drumeaux, qui a longtemps tenu un haut lieu de la nuit guadeloupéenne (Lakasa à Baie-Mahault) et se définit lui-même comme un « entrepreneur militant guadeloupéen », a ouvert le restaurant 1973 (l’année de sa naissance) au moment même où Pli Bel Lari entamait ses premières actions de rénovation. « Avec ce qu’il y a sur place, sans trop de moyens, on peut construire. C’est un travail à moyen terme qui commence à porter ses fruits. Il faut de la patience. Les gens ont de nouveau pris l’habitude de venir. Les jeunes m’ont accepté. Et on aide les SDF. » Dans cette rue qui était complètement délaissée, il a ouvert un second lieu, Bokit de luxe, dédié au fameux sandwich local. Les clients peuvent le déguster juste de l’autre côté du trottoir dans le square aménagé, qui était encore voici deux ans un dépotoir. A quelques dizaines de mètres, un bar à soupes draine aussi une clientèle noctambule qui avait fui le centre-ville. « C’est une synergie globale, c’est pas l’un ou l’autre, c’est tout le monde ensemble. »

 

Du circuit piétonnier au théâtre de marionnettes : plein de projets

 

« En 2020, nous avons l’ambition de développer un circuit piétonnier ou en transport alternatif, où montrer comment le centre-ville se transforme ! », disait Sylvie Adelaide avant que la crise du Covid-19 ne ralentisse cet élan. Mais elle peut d’ores et déjà s’appuyer sur l’expérience d’Enoch Baptiste, jeune homme d’origine haïtienne qui a créé l’entreprise Ti Balad’ Peyi. Il balade en pousse-pousse 100 % électrique des touristes à travers les rues, rythmant le parcours de nombreuses anecdotes. Pli Bel Lari ne manque pas d’idées qu’il faut concrétiser en projets, comme la mise en place de cultures sur paille ou d’un composteur de quartier. Pli Bel Lari accompagne également volontiers des initiatives innovantes comme la création d’un supermarché collaboratif porté par l’association Zanmis A Calbas…

 

 

En 2020, le projet Pli Bel Lari rayonne bien au-delà de l’association Atelier Odyssée qui l’a porté à l’origine. Il a créé un état d’esprit, qui a réveillé ceux qui laissaient le quartier Vatable partir à vau-l’eau, mais qui a aussi redonné de l’énergie à des personnes, se sentant parfois trop isolées, qui déjà se battaient sur le terrain, quitte à s’épuiser. Comme Nathalie Malot, à la tête depuis dix ans de Gran Bwa Bwa, une compagnie de théâtre de rue doublée d’un chantier d’insertion qui a vu passer des centaines de participants, dont nombre de personnes au chômage, mal endémique de l’île, mais aussi des migrants, des petits délinquants, des jeunes en échec scolaire, etc. Elle avait décidé de mettre en pause ce beau projet socio-artistique basé sur l’élaboration de grandes marionnettes à partir du recyclage du papier mâché. Mais elle le relance finalement avec le soutien de Pli Bel Lari « dans lequel beaucoup se retrouvent malgré leurs expériences différentes ». Et qui « remet de la vie à Pointe-à-Pitre ». Gran Bwa Bwa sera au cœur du projet d’animation de la ville, que porte l’association. La compagnie devrait même bénéficier d’un lieu sur la darse, à quelques rues, pour créer un espace de création et d’exposition, où les pièces en matériel recyclé seront construites en atelier participatif.

 

 

« Le ciment de notre démarche,
c’est le lien humain.
Le vivre ensemble, c’est le fondement de la citoyenneté.
 »​

 

Pli Bel Lari devient un exemple et essaime !

 

« On parraine et on apporte notre méthodologie sur des opérations similaires dans d’autres communes de Guadeloupe. » Avec le temps et la bienveillance qui les animent, Sylvie Adélaïde et tous ceux qui l’entourent ont fait de ce projet de trois fois rien un acteur pivot dans le cadre des politiques de la ville. Pli Bel Lari peut faire valoir une expérience, notamment la mise en connexion et en réseau des personnes ressources sur l'ensemble du quartier et plus largement de la ville. Ce qui lui permet de créer des synergies et des partenariats culturels ou économiques. « Nous avons monté un autre collectif afin de peser dans les décisions, d’y être associé. Nous pouvons enrichir chaque projet en intégrant les retours du terrain ainsi que notre expertise d’usage. » Par exemple sur un projet de quartier d’affaire porté par la ville, via l’Établissement Foncier de Guadeloupe qui prévoit la construction d’une opération associant logements, activité économique et qualité environnementale. « Nous avons démontré l’intérêt d’associer les usagers, les habitants aux décisions. Avec nos petits moyens de citoyens, nous menons une réflexion sur la mise en cohérence des missions et actions des différents acteurs du territoire et proposons des interventions complémentaires. » Et de se prémunir de tout risque de gentrification, qui forcément inquiète ce quartier : 

« Le ciment de notre démarche, c’est le lien humain. Le vivre ensemble, c’est le fondement de la citoyenneté. »

De quoi augurer de beaux lendemains en chantier dans cette ville où beaucoup demeure à reconstruire.

En savoir plus

Données en plus

Débutée en avril 2014 avec quelques bénévoles, l’association Pli Bel Lari compte désormais plus de quarante membres permanents, auxquels s’ajoutent tous ceux – de Guadeloupe ou de plus loin, comme le Canada – qui viennent ponctuellement donner un coup de main.
Pli Bel Lari a fédéré d’autres associations et initiatives voisines : l’association de médiation socio-culturelle Il Y A fondée par deux jeunes femmes, Ciné Woulé, une association d’éducation populaire à l’image qui organise des projections gratuites dans le quartier, la boutique San Mêlé qui valorise les artisans et créateurs de mode locaux, le supermarché collaboratif porté par l’association Zanmis A Calbas ou encore Grand Bwa Bwa, une compagnie de théâtre de rue doublée d’un chantier d’insertion.
L’association bénéficie du soutien du Ministère des Outre-mer, du Conseil régional et du Conseil général de Guadeloupe, de Cap Excellence (Communauté d'agglomération Abymes, Pointe-à-Pitre et Baie-Mahault), de l’État par le biais des contrats de Ville, ainsi que ponctuellement d'organismes et entreprises privés.